La spiruline ...

Qu'est-ce que c'est ?

 

​      La spiruline (Arthrospira platensis) est une cyanobactérie apparue sur terre il y a 3,5 milliards d'années. Reconnues comme les premiers êtres vivants de la planète à réaliser la photosynthèse, les cyanobactéries sont à l'origine de la vie animale et végétale sur terre, par leur production de dioxygène. Grâce à l’énergie lumineuse, elle est capable de transformer le gaz carbonique en matière organique au cours d’un processus complexe qui dégage de l’oxygène. Cela a permis l’enrichissement de l’atmosphère en oxygène (O2) puis la formation d’ozone (O3) protégeant ainsi la Terre des rayonnements ionisants. 

​Cette cyanobactérie mesure de 0,1 à 0,5 mm de long. Elle tire son nom de sa forme en filament spiralé que l’on peut observer au microscope.

Son milieu naturel est une eau légèrement salée et alcaline, voisine des 37°c.

La spiruline s’est installée dans les lacs salés et basiques des régions chaudes, pour le bonheur des riverains. Ces lacs contiennent du natron (bicarbonate naturel dans un milieu aqueux où le pH varie entre 9 et 11), des sels minéraux et une source d’azote fixée. Ils sont situés dans des régions propices où la température se maintient entre 25 et 40°C : en Birmanie, au Pérou, au Tchad, en Inde, etc...

Elle forme une symbiose biologique avec le flamant rose nain. Cet oiseau se nourrit principalement de spiruline. En retour, les excréments de l’oiseau fertilisent l’eau. Cachée dans son bec ou dans ses plumes, la spiruline se dissémine vers de nouveaux lacs.

Lac Magadi au Kénya  © Bobby Haas/Getty Images


Son histoire

 

      La spiruline était déjà consommée par les Aztèques. Le conquistador espagnol Lopez de Gomara  décrit dans ses relevés d'expédition leurs techniques de production :

 " Ils (Les Aztèques) récoltent à une certaine époque de l'année, une espèce de purée bleue - verte qui stagne sur l'eau des lacs de Tenochtitlan. Ils la collectent avec des filets en mailles très fines, ils l'épaississent puis ils la font sécher pour en faire des sortes de galettes qu'ils consomment. Ce n'est ni plante ni terre mais quelque chose comme de la boue". Gomara fut l'un des premiers à décrire la Spiruline.

Selon la légende, l'empereur Moctezuma adorait le poisson. Son palais se situant à 300 km du Golfe du Mexique et à 200 mètres d'altitude, il engage des "coureurs de poissons" qui avaient pour mission de lui rapporter du poisson frais. L'activité physique de ces "coureurs de poissons" était très intense. Ils se relayaient de la mer jusqu'au palais dans des conditions climatiques rudes. Afin de maintenir leurs performances et les cadences exigées, ils consommaient de la Spiruline, ce qui constituait leur aliment de base.

Les conquistadors espagnols prirent l'or et laissèrent la Spiruline aux Aztèques.

La récolte de Spiruline s'effondra en même temps que l'empire Aztèque, en août 1521, et fut redécouverte seulement 4 siècles plus tard.

Les  Aztèques la récoltaient et la consommaient sous forme de galettes appelées « Tecuitlatl »


      Dans la région du Kanem, au nord-est du Tchad, une tradition immémoriale perdure : les femmes kanembous récoltent, à la surface de certaines mares fréquentées par les flamants roses, une sorte de bouillie verte qui y pousse spontanément : la spiruline. Une fois séchée en galette (dihé) dans le sable, celle ci trouve son chemin jusqu’au marché local ou directement dans la marmite. La spiruline s’accorde idéalement avec la boule de mil, base alimentaire de cette région.

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      Au milieu des années 1960, une expédition belge révéla au monde toute la richesse de cette cyanobactérie. Le botaniste en mission, Jean Léonard, parcourait les marchés indigènes à la recherche de produits végétaux. Sa curiosité fût frappée par des galettes vertes bleuâtres. La substance fut identifiée et analysée : il avait redécouvert la spiruline.

Sa production commerciale remonte au début des années 1970, au Mexique. La Société SOSA TEXCOCO, exploité par le français Hubert DURAND - CHASTEL, produit du carbonate et du bicarbonate de soude. Elle doit régulièrement se débarrasser de cette algue bleue microscopique qui prospère dans son bassin d’évaporation, et perturbe la production. Mais en découvrant les vertus de cette "algues" à vocation alimentaire, elle décide de la produire en grande quantité. Ce fut la première culture commerciale au monde. Par la suite, s'en suivirent l’implantation de fermes géantes pour une production mondiale, d’abord au Japon puis dans le désert de l’Impérial Valley de Californie où se trouve établie la ferme Earthrise depuis 1975. Au niveau mondial, 3000 tonnes de spiruline sont produites chaque année, surtout en Chine et aux États-Unis, en général dans des régions où la chaleur et l’ensoleillement le permettent : Japon, Inde, Birmanie, Hawaï, Équateur, Thaïlande, Chili, Vietnam, Espagne, Cuba, et Chine.

Des programmes d’installation de fermes paysannes dans le tiers-monde sont mis en place afin de lutter contre la malnutrition.

"Les femmes productrices de spiruline à Brandji au Tchad"

 

Projet pilote de développement de la filière Dihé (spiruline) au Tchad

Centre National de Concertation des Producteurs Ruraux

Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l'Homme


      La culture paysanne de la spiruline en France a été développée par le Dr. Ripley Fox dans sa ferme expérimentale de La Roquette (34). En 1986, il publia une thèse sur ces travaux, suivi d’un second ouvrage « Spiruline : techniques, pratiques et promesses », (1999, éditions Edisud). Ces ouvrages font référence et ont servi de base à la mise en place de cultures paysannes sur tous les continents.

Le chimiste Jean-Paul Jourdan a également expérimenté la culture paysanne à Mialet (30). Il a ainsi élaboré le « Manuel de culture artisanale » qui fait référence dans les exploitations et instituts de recherche du monde entier depuis plus de 20 ans. Il est aussi le parrain de la Fédération des Spiruliniers de France.

 

      L’intérêt pour la spiruline ne cesse de croître depuis une vingtaine d’années. Riche en protéines, vitamines, minéraux et oligo-éléments, c’est la "micro-algue" de santé par excellence. Ses vertus sont unanimement reconnues, tant pour lutter contre la malnutrition dans les pays pauvres que pour couvrir les besoins nutritionnels des autres.


Quelques dates

 

  • Dès 1974, l’ONU déclare la spiruline « nourriture du futur ». Puis, il le rappelle en 1994, de même en 1997 et en 2003 avec l’Unicef et l’OMS.
  • En 2003, l’ONU crée l’IIMSAM (institution intergouvernementale pour l’utilisation de la micro-algue spiruline contre la malnutrition).
  • Dès 2005, l’OMS reconnaît officiellement la spiruline comme l’aliment le plus efficace pour lutter contre la malnutrition et les famines.
  • En 2008, l’ONU recommande aux gouvernements et aux ONG de réévaluer le potentiel de la spiruline afin qu’ils puissent satisfaire leurs propres besoins en terme de sécurité alimentaire.
  • La NASA et l’Agence Spatiale Européenne incluent la spiruline dans leurs programmes de recherche dans le but de nourrir les astronautes et le personnel des stations orbitales.

 

« Aucun autre aliment que la Spiruline ne réunit autant de nutriments essentiels à l’Homme »
Bernard SCHMITT, endocrinologue et directeur du Centre d’Enseignement et de Recherche en Nutrition Humaine

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« La Spiruline (couplé à du poisson gras) est l’aliment le plus riche de la planète après le lait maternel »  
Dr J. DUPIRE, nutritionniste, homéopathe

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«  La Spiruline est aujourd’hui considérée, par de nombreux experts, comme le superaliment  de l’avenir…la FAO

(organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) promeut et recommande sa production et son utilisation….

la Chine l’a déclarée aliment d’intérêt national… »
Journal Libération du 14 septembre 2014 - Lucile MORIN